29 mars 2011

Confession nocturne à propos de "moi"

5 février 2011, 01:37

C’est le moment de la vérité. C’est le moment de l’affrontement, le grand affrontement de la réalité. J’ai 25 ans et quelques mois… Et je ne sais pas qui suis-je… J’ai cru comprendre depuis quelques années que j’ai un trouble de la personnalité limite, un diagnostique que je me suis fait moi-même et que je faisais tout pour convaincre mes psy que je le suis. Le premier, était un psychologue, j’ai du mal à me souvenir de son nom, ah oui, H.L. Je l’ai vu que quelques séances et il m’avait dis que je n’allais pas si mal que ça et que j’en faisais un drame. Il n’a pas dis ça à la lettre, mais c’est ce que j’avais compris. J’ai pleuré dans son bureau, devant lui, je ne suis même pas sur si c’était de vraies larmes ou bien que je faisais semblant. Je ne sais vraiment pas. Ce qui est sur, j’étais très triste. C’était en 2007. Il m’a recommandé un psychiatre, Dr. B. Je n’étais pas très alaise avec lui non plus. Par contre, il avait l’air de mieux comprendre et ça me rassurait quelque part. Je lui parlais de mes douleurs dans la poitrine, le creux au ventre,… nul ne peut le définir, c’est une souffrance énorme que personne ne voit, que personne ne remarque, que personne ne te croit quand tu en parles. Je lui ai parlé de certains secret aussi, un secret au fait et qui n’a pas l’air de me déranger comme je le prétends. C’est vrai que ça fait mal des fois, mais ce n’est pas la cause de mes souffrances. Je prétendais ça parce que je voulais une cause concrète, je voulais savoir l’origine de ce mal être pour faire comprendre à mon entourage que je vais vraiment très mal. Dr B. ne voulait pas faire de diagnostique, il pratiquait un traitement symptomatique en me donnant des antipsychotiques dont j’ignore toujours le mode d’action de cette connerie. Je voulais qu’il me diagnostique borderline mais il ne l’a pas fait. Je comprends toujours pas pourquoi j’attendais ce diagnostique, vraiment, peut être que c’est vrai, peut être que je voulais être borderline parce que c’est une maladie qui touche 1% de la population et que je me sentirai supérieur, peut être que je voyais ça comme un luxe et que je trouverai des explications à mes laisser aller,… dans ce cas pourquoi j’aurai choisi cette maladie et pas une autre ? A l’époque je me disais ‘’ah oui c’est pour mettre une étiquette sur ce que j’ai pour pouvoir m’en sortir’’. C’est pathétique ! J’ai simplement lu ça quelque part et je l’ai repris bêtement tout en étant "convaincu… J’ai changé encore de psy, j’étais sur que je suis borderline, je m’identifie à cette connerie, j’ai presque la totalité des symptômes. Peut être que je le suis vraiment, mais le problème c’est pourquoi j’essai de convaincre Dr J.S que je le suis ? Déjà, une fois il me l’a reproché, il m’avait dis de parler de moi… Moi ? Je n’en sais rien ! Je ne sais vraiment pas qui suis-je. Je m’identifie parfois à ce que certains pensent de moi. D’ailleurs, je demande toujours à mon entourage ce qu’il pense de moi pour essayer de connaitre ce moi que je cherchais depuis toujours… Dr S a fait le diagnostique au bout de deux séances, ce qui pose des questions quand même. Étais-je vraiment aussi convaincant ? Etait il aussi brillant pour faire le diagnostique rapidement ? Faisait il ça pour me faire plaisir ou pour essayer de taire les vois en moi ? Y a-t-il une maladie ou le patient croit avoir une telle pathologie et que son médecin devrait lui mentir ? Je n’en sais vraiment rien. Après quelques temps, j’ai commencé à m’automutiler et puis j’ai fait une tentative de suicide sans être conscient, j’avais trop mal et la souffrance est devenue insupportable alors j’ai pris une forte dose de médicament. J’ai été en hôpital psychiatrique pendant deux semaines, la résidente qui s’occupait de moi m’avait dis lors du dernier entretiens que je m’automutilais pour compléter le tableau et que une part de mes souffrances vient de mes capacités que je n’arrive pas à exploiter. Elle avait dis aussi qu’il est fort probable que je sois borderline. Je ne sais pas quoi en penser, vraiment. J’ai vraiment un gros problème avec la question d’identité, j’ai beaucoup de mal à me comprendre, à prévoir mes réactions, à contrôler la tristesse, à contrôler la douleur. Donc du coup, si moi je n’arrive pas à me comprendre comment je pourrais avoir de relations interpersonnels stables ? Comment je pourrais avoir des amis ? Comment je pourrais avoir une copine ? Une femme ? Une famille ? Une vie sociale ? Les amis, j’en ai beaucoup, seulement je me sens proche de personne. La solitude me tue pendant que je suis entouré de pleins de gens bien qui m’aiment. Mais aucun amis ne me comprends, aucun ne sais qui suis-je, ni ce que je pense, ni ce que je ressens, ce qui est normal d’après ce que je disais tout à l’heure. Peut être que je suis trop exigent, que je tends vers la perfection, que je cherche l’exclusivité, que je veux avoir un meilleur ami qui sera toujours là pour m’encourager et pour me dire ce que je voudrais entendre. Je suis un grand manipulateur, certains disent que je suis gentil, que je suis quelqu’un de bien,… mais je faisais ça pour influencer, pour gagner du respect, pour se procurer une place dans les vies des autres. Je ne faisais pas ça gratuitement, je voulais qu’on s’occupe de moi, que tout le monde parle de moi,… Je le fais encore. Je ne sais pas jusqu’à quand je vais devoir faire ça. Ce qui me rend encore plus triste, c’est que je fais ça inconsciemment, sans me rendre compte. Je l’ai découvert récemment avec ma copine. Elle s’appel M. et je l’aime plus que tout au monde. Je l’aime beaucoup plus que je m’aime ce qui est normal puisque je n’ai aucun estime de moi-même. Ça va bientôt faire un an et demi qu’on est ensemble. Nous vivons loin l’un de l’autre, je suis en Tunisie et elle est en France. Sans entrer dans les détails, j’ai simplement remarqué que ma gentillesse n’est pas gratuite et que tout ce que je fais devrait être récompensé. Je cherche toujours le contre partie ce qui est très égoïste de ma part, c’est vraiment pathétique. M. le sais très bien mais elle n’a jamais osé me le dire sauf qu’elle commence à être fatiguée de mes humeurs, de mes crises, de mes exigences,… Elle aussi a des troubles psychiatriques, on ne sait pas encore ce que c’est, sa psy dit que c’est une dépression et moi, comme d’habitude, je pense que c’est le trouble de la personnalité limite. Je ne comprends pas cette histoire de TPL qui m’obsède.

Je sais qu’elle ne va pas apprécier que j’étale notre vie privée en publique mais on commence à s’engueuler plus souvent ses derniers mois et ça me tue. D’une part elle me dit je suis prête à tout faire pour toi et d’autre part quand je lui demande de parler doucement (par exemple) elle me dit, je suis comme ça et si ça te plait pas va voir ailleurs, je ne t’oblige à rien et je changerai rien de ce que je suis !!! Je ne sais pas vraiment quoi en penser, d’ailleurs je ne trouve rien à répondre quand elle dit cela. Je crois qu’elle ne le pense pas vraiment mais ça fait tellement mal d’entendre la femme qu’on aime le plus au monde, l’ange qui est venu me sauver la vie, l’unique et la seule personne qui a pu changer tant de trucs en moi,… te dire des phrases pareil. Je la comprends, vu sa situation, son stress, ses angoisses,… mais quand j’y pense, je me dis je ne devrai pas parce que ça fait vraiment trop mal et que si je ne prends pas une position claire, elle se permettra de le faire encore et encore non par méchanceté mais inconsciemment. Je lui demande toujours gentiment (là c’est vrai, je peux dire que c’est gentil) qu’on fera des efforts à deux pour qu’on puisse s’en sortir mais j’ai l’impression qu’elle n’est pas convaincue. Elle recommence, moi je la pardonne et la souffrance surgit...

PS ça commence à s'arranger depuis ce récit, y'a encore du chemin à faire